FREEMAN

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La liste des accomplissements de Freeman depuis qu’il a lancé sa carrière à la fin des années 1980 donne le vertige. C’est comme si Malek Brahimi (son vrai nom) avait vécu plusieurs vies.

Membre fondateur d’IAM, il en est le danseur, puis le MC, d’abord sous le nom de Malek Sultan avant de devenir Freeman, un nom d’artiste qui lui colle à la peau depuis qu’il l’a adopté au milieu des années 1990. Très prolifique, Freeman apparaît alors sur tous les projets qui comptent, notamment les BO de Taxi et de Ma 6-T Va Crack-er, le solo de Shurik’n Où Je Vis et le morceau collectif produit par Cercle Rouge, « 11’30 Contre Les Lois Racistes ».

Mais c’est avec son premier solo L’Palais De Justice que le grand public découvre enfin le Free sur la longueur. Cet album important qui invite des pointures du raï (Khaled), du rap marseillais (K-Rhyme Le Roi, Shurik’n, Sako) et parisien (Oxmo Puccino, Pit Baccardi) fut couronné par un disque d’or, avec plus de 100.000 exemplaires vendus. Freeman a depuis rappé avec Method Man & Redman, participé au remix de « Quatre Boules De Cuir » de Claude Nougaro, collaboré avec la chanteuse Syleena Johnson.

Peu de temps après le concert d’IAM au pied des pyramides, au Caire, Freeman quitte le groupe et se concentre sur sa carrière solo. « Quand on a remplacé l’art par les chiffres, c’est devenu un peu plus difficile à accepter pour moi. Je voulais dire des choses, et je n’ai jamais aussi bien porté mon nom de Free. On m’avait mis de côté et pour continuer d’exister, il n’y avait que le travail. Qu’on voit que je n’avais pas dormi. J’ai eu l’impression de repartir à zéro, et ça ne me faisait pas peur. Ça m’a forgé aussi. Seul, je devais tout faire. Ça m’a ouvert les yeux sur le métier ».

 La liste des featurings, albums et compilations auxquels le Free a participé est conséquente : on entend Freeman avec Guevarah (du Cercle Vicieux) pour un hommage à Martin Luther King (On A Encore Des Rêves), il crée le crew Puro à Genève avec un rappeur chilien et un espagnol, et il déménage dans la banlieue parisienne pendant six ans. « En 2008/2009, j’ai du faire 100 featurings, et ça c’est impossible à Marseille. Paris, ça travaille tout le temps » explique le Free, qui finit par céder aux sirènes du Sud et retourne dans sa ville natale en 2012.

Et c’est donc dans la cité de Phocée que Freeman va mettre en œuvre son album le plus ambitieux à ce jour, Sous La Mine. […] [où] Freeman retrouve Shuko, un producteur avec qui il avait collaboré en 2012 sur son album Phoenix […].

Olivier Cachin